Le spectacle est déjà commencé. Ce n’est pas un match de catch.
C’est le tournage d’un roman-photo. Les personnages se présentent tour à tour dans le cadre. Ils sont très élégants dans leurs impeccables vêtements désuets. Les femmes sont très féminines, superbes, et prennent des poses de mannequins. les hommes sont bien masculins, costauds (l’un d’eux est un peu petit par rapport à sa partenaire, mais c’est vite arrangé).
L’histoire d’amour commence bien gentiment. Chaque acteur fige mouvement et expression caricaturalement dans le cadre où les techniciens ajoutent à vue des morceaux de décors. Il faut faire vrai.
Deux narrateurs-scénaristes-metteurs en scène lisent de niais dialogues qu’ils ponctuent brutalement par l’ordre "photo !"
L’histoire devient de plus en plus passionnée et compliquée, comportant une rapide accumulation de terribles faits divers.
Du sexe, des flammes, du sang, des bruits violents. Cela devient hyper-réaliste. Les ordres de prises sont hurlés à un rythme effréné que les techniciens suivent dans un étourdissant ballet d’accessoires de toutes sortes.
Tout s’emballe dans le cadre et hors cadre pour aboutir à une fin absolument épouvantable.
RSS 2.0