Morlaix. Place de la mairie. 20 heures. Attaque d’un fourgon blindé, d’où jaillissent des billets. Aussitôt les candidats accourent et s’emparent du fait divers pour lancer des promesses : avec eux, "l’inadmissible" ne se produira plus.
Puis ils se déplacent sur des urnes en scandant "en campagne" et nous adressent des mots pour les maux de notre société. Ils semblent avoir beaucoup d’idées et se démènent pour nous les faire entendre.
Pleins d’espoir ou désabusés, nous les suivons jusqu’aux tribunes. Là, chaque candidat prononce un discours bien préparé, accompagné d’une gestuelle des mains bien étudiée,
mais qu’il n’achève pas, poussé par l’adversaire suivant.
Le dernier candidat à prendre la parole est Jean Croche.
Son discours est une épopée, une interminable et ennuyeuse litanie qui fait danser. Finalement quand le beau parleur dit qu’il faut oublier Mai 68, c’est une tarte à la crème qui lui répond.
Vient le moment des meetings. Chaque candidat s’efforce de bien nous faire comprendre son programme, illustrant ses propos d’un nounours pour l’enfance, d’un poisson pour la pêche, d’une passoire pour la ménagère, d’un sabot pour notre région, etc. C’est très pédagogique. Est-ce bien nécessaire ?
Chacun agite fébrilement un drapeau : choisissez votre couleur !
La course ...effrénée ...
... au pouvoir ...
... aboutit au mémorable duel entre le candidat masculin, Jean Croche, et son adversaire, une femme !
Elle lui reproche son programme obsolète. Il blâme sa violence...etc, etc.
Soudain, le redoutable Paul Flasche (qui s’était tenu tranquille à Locquirec) dynamite Jean Croche. C’est sanglant, la politique !
Sur le téléviseur passent en boucle causes et conséquences : chefs d’états, armées, otages, tortures, massacres, le 11 septembre ...
La candidate
évoque tristement les utopies pour lesquelles nous nous étions battus et nous engage à nous emparer de la liberté, espérant que nous sommes encore capables de nous investir. Elle nous rappelle qu’il ne faut pas confondre citoyenneté et démocratie, liberté et libéralisme.
Quant aux autres candidats, devenus fous ...
... ils se jettent l’un après l’autre dans l’urne démocratique ...
... mais un avion (sûrement pas de tourisme) s’y crashe !
Le journal du FAR par lefourneau.com