Jeudi 8 mai 2008,
6H52,
un grand jour se lève à Lannéanou, petite commune de 341 âmes du Centre Finistère .
C’est en effet à 16h 16 pétantes
qu’est annoncée l’inauguration de la Classe Intercommunale de L’Ecole Annexe Régionale d’Espéranto Gestuel
Succursale de L’Ecole Nationale récemment inaugurée près de Brest, cette ouverture est attendue à plus d’un titre : par curiosité de découvrir ce langage universel qui permet la traduction de toute les langues -sauf la langue de bois- mais aussi parce que cette école imbécilement fermée, évoque beaucoup de souvenirs à tous ses anciens élèves, ou aux enseignants qui y ont fait leurs premières classes...
Note de l’auteur de cet article, lui même instituteur de formation :
"Une école dans un village, ça a un coût, mais une école dans un village, ça n’a pas de prix !" . C’est comme les arts de la rue , il faut que çà continue !
16H14,
L’heure H approche : que du beau monde pour cette inauguration .
Sur le parvis de l’église, Michelle Beuzit, maire de Lannéanou, attend ses invités...
16H16 pétantes : un klaxon efficace et discret se fait entendre dans le bourg :
c’est en 2 CV qu’arrivent Yvon Hervé, président de la Morlaix Communauté, et Melle Pilchard, future Directrice de l’Ecole d’Espéranto Gestuel .
Les discours peuvent commencer :
Melle Pilchard démarre aussitôt la traduction simultanée des paroles de Yannick Besnier, Président de l’Association Des Mordus de l’Espéranto Gestuel,
de Michelle Beuzit
et d’Yvon Hervé qui se souvient avoir, dans une vie antérieure exercer le beau métier d’instituteur dans cette école publique de Lannéanou.
C’est le moment de découvrir les premiers élèves de cette toute nouvelle école :
ils nous attendent dans la cour de récréation et nous ont préparé un premier mouvement d’ensemble ...
L’élève Lavicher est déjà "toujours en retard", mais il est bien là ...
La démonstration peut commencer :
L’intempérance des intempéries de ce 8 mai oblige Melle Pilchard et ses élèves appliqués à se replier dans la salle polyvalente . Pour faire la dictée du jour, qu’importe le lieu pourvu qu’on ait le geste ...
Ces phrases sont extraites d’un « Manuel de Savoir-Vivre » mis gracieusement à la disposition de Bénédicte Pilchard par Michèle Bosseur, co-directrice du Fourneau, elle même ancienne brillante élève de l’Ecole Normale d’Espéranto Gestuel de Quimper.
Depuis la veille, les 18 élèves répètent inlassablement et patiemment les paroles gestuelles qui composent ce langage, et ils s’appliquent sous les strictes recommandations de leur professeur :
Jo, je n’aime pas les hippies, pensez-vous pouvoir faire couper vos cheveux pour demain ? demande Melle Pilchard
On l’appelle le chaud latin ... il ressemble à Moustaki, s’esclaffent les collègues... Wouaf, wouaf, wouaf ...
Et c’est parti pour la leçon ...
Tout le monde s’applique,
même le "toujours en retard" Lavicher que ses petits camarades surnomment malicieusement "Pouvoir d’achat", voire même "Prix du gaz oil"
Mais l’Espéranto est un langage transmissible , tant et si bien, qu’au bout d’un moment tout le monde s’en mêle et s’y essaye ...
et Melle Pilchard démontre toute l’étendue de son talent ...
Et c’est sous un tonnerre d’applaudissements qu’une pause casse- croûte est annoncée.
L’occasion de rencontrer ces élèves : Ils sont originaires des communes de Morlaix Communauté : il y a Hervé et Margot de Taulé, Maryvonne et Yannick de Pleyber-Christ, Grégoire de Morlaix, Nolwenn de Plougonven, Annick et Jo de Lannéanou...
Pour la plupart, ils sont cheville ouvrière de l’association Tilalt -Niger qui œuvre pour financer l’école Fraternité de Niamey au Niger.
Mais la cloche sonne : c’est l’heure pour Mademoiselle Pilchard d’accueillir parents et futurs parents d’élèves dans la salle de classe ouverte à cet effet ...
A très bientôt,
Mademoiselle Pilchard,
ce 8 mai passé avec vous à Lannéanou,
on ne l’oubliera jamais !
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