Connaissez-vous le "Sonomographe", mélange de tuyaux qui évoque à la fois les machines agitées du sculpteur suisse Tinguely et la "raffinerie" du Centre Beaubourg ? En haut de cet édifice improbable, les comédiens grimés de la compagnie picarde "L’Acte théatral", parlent dans les tuyaux aux spectateurs assis sur la pelouse. Vincent Martin, à l’origine du projet baptisé "Têtes de lecture" évoque l’ancètre de l’ORTF et préfère le définir comme un "puits d’histoires", dans la tradition des lectures publiques de jadis où l’essentiel n’est pas le sens des mots mais le fait de perpétuer les traditions orales, le bouche-à-oreille.
- le sonomographe
Cette machine à entendre n’était que le point d’orgue d’une soirée dédiée au théatre de rue.
Si tu ne vas pas au théatre, le théatre viendra à toi !
Et tous les arts étaient représentés.
- Homocatodicus
Deux clowns se promenaient avec un écran télé sur la tête pour symboliser "l’Homocatodicus", celui dont la vie se résume à la contemplation passive d’un écran cathodique.
- Lucie B à la recherche du prince charmant
Une jeune fille pulpeuse, Lucie B sur son lit motorisé haranguait les chalands à la recherche (bon enfant) de son prince charmant et son spectacle "Sans paradis fixe" était sans ambiguité placé dans l’univers féérique du fameux conte de fées, même si l’on connaît mieux les artichauds que les citrouilles dans le Trégor !
La compagnie théâtrale "La Calma" avec ses trois clowns philosophes excellait dans le mime et le burlesque en appelant le public à méditer sur la formule célèbre : "On est peu de choses quand on y pense".
- Un clown de la compagnie "La Calma3
Une fois le cerveau rassasié, les spectateurs ont enchanté leurs yeux et leurs oreilles avec la magie des "Diables noirs" (Deabru Beltzak), des musiciens basques déchaînés dont le spectacle mêlait danses, claquettes, percussions et effets pyrotechniques, au son de rythmes lucifériens qui donnaient envie de danser. Mais le curé de Plougasnou a donné l’absolution à ces tambours païens.
- Les Diables Noirs dechaînés
- Une diablesse
Signalons enfin la présence furtive d’un spectacle off, celui du "Théatre de la Greluche", qui a recueilli les faveurs unanimes des enfants de 7 à 77 ans : il s’agit de marionnettes, dans la tradition de Guignol, qui mîment l’histoire désopilante d’un chat pendant une minute trente de bonheur.
- théatre de la greluche
Bref, du maire Yvon Tanguy aux centaines de spectateurs comblés, chacun est reparti, tard dans la nuit, avec une conviction : le joli mois de mai des Arts annonce le printemps du théatre vivant, sans guichets ni entractes, avec un message simple : prenez la vie du bon côté de la rue !